Nommé Premier ministre depuis le 20 mai dernier, SE Sylvestre Ilunga Ilunkamba  a présenté le condensé du programme de son Gouvernement, axé sur quinze piliers, ce mardi 03 septembre 2019, devant les députés nationaux, réunis en session extraordinaire.

 Dans ce programme, le secteur extractif y occupe une place de choix. Cela pour autant que le chef du gouvernement se dit déterminé à faire bénéficier à tout citoyen congolais les revenus des ressources naturelles de la République démocratique du Congo.

 C’est ainsi que le cinquième pilier de son programme gouvernemental est consacré essentiellement à ” l’Amélioration de la gouvernance dans la gestion des ressources naturelles, des entreprises du portefeuille et des finances de l’État “

 En effet, le 33ème Premier ministre congolais est parti du constat selon lequel, il est inconcevable, que la RDC dont le capital naturel représente 64% de sa richesse totale, puisse figurer parmi les pays les plus pauvres du monde en termes de PIB et de richesse par habitant. 

 En attendant que l’inventaire des ressources minières et pétrolières soit mis à jour, SE Sylvestre Ilunga tient à ce que le pays ne puisse succomber à la « malédiction des ressources naturelles», qui consisterait à dilapider les revenus générés par lesdites ressources, au détriment de véritables dépenses de développement.

 Selon lui, son Gouvernement entend conférer au secteur extractif un rôle hautement stratégique, celui de servir de levier le plus important du processus de diversification de l’économie nationale.

 Par ailleurs, a poursuivi le Premier ministre, le Code minier prescrit aux exploitants miniers de constituer une dotation de 0,3% du chiffre d’affaires pour la contribution aux projets de développement communautaire.

Eu égard à ce qui précède, Sylvestre Ilunga s’engage à s’atteler dans les meilleurs délais, à mettre en place les différentes mesures d’application de toutes ces dispositions, afin de permettre au pays et à ses populations de tirer davantage profit de l’exploitation de ces ressources minières.

 Dans ce même ordre d’idées, le Gouvernement Ilunkamba promet de réfléchir à la mise en place des modalités concrètes destinées à renforcer la capacité de résilience de  l’économie congolaise face au retournement de la conjoncture internationale.

 S’agissant des entreprises publiques opérant dans le secteur minier, il leur sera trouvé rapidement des solutions aux problèmes majeurs qui gênent leur relance. Sont principalement concernées, les sociétés suivantes : la GECAMINES, la MIBA, la SAKIMA, la SOKIMO et la Société Minière de Kisenge Manganèse.

En ce qui concerne la GECAMINES, principale entreprise minière de l’État, le chef du Gouvernement a fait remarquer que, malgré la dynamique de redressement engagée depuis quelques années, elle n’est structurellement plus en mesure de jouer le rôle qui fut le sien par le passé, du fait du vieillissement généralisé de son outil de production, du caractère résiduel de ses réserves minières suite à la cession de ses meilleurs gisements, et du caractère déséquilibré de son rôle dans les joint-ventures, en dépit de ses apports en nature constitués par ses gisements.

Qu’à cela ne tienne, a-t-il poursuivi, pour redonner de la vigueur à cette entreprise publique, son Gouvernement envisage de l’accompagner dans sa dynamique de transformation, de la doter d’une ou de deux usines modernes, de façon à accroître sa capacité à 100.000 tonnes de cuivre par an, et de soutenir ses efforts dans le cadre de la reconstitution d’un patrimoine minier certifié.

 Pour ce qui est des joint-ventures, l’Etat continuera de suivre comme par le passé avec attention les discussions menées entre la GECAMINES et ses partenaires afin de bénéficier de la part lui revenant normalement, a indiqué Ilunga.

Et de poursuivre :

« En sus de ses problèmes, la GECAMINES, comme les autres entreprises du secteur, est confrontée aux contraintes suivantes: − Les débordements incessants et inquiétants de ses concessions par l’exploitation minière artisanale ; − L’éviction du chemin de fer par le réseau routier comme mode économique de transport d’intrants et de produits miniers ; ainsi que − L’insuffisance de l’énergie électrique pour soutenir l’expansion minière et améliorer le traitement de ses produits en RDC».

En ce qui concerne la MIBA, le Gouvernement entend faire reconquérir à cette entreprise sa place centrale dans l’environnement économique et social du Grand Kasaï en particulier, et dans l’économie congolaise en général.

Il sied par ailleurs de souligner que la problématique de relance aussi bien de la SAKIMA que celle de la SOKIMO reste analogue à celle des deux entreprises évoquées ci-haut, délestées d’une bonne partie de leurs gisements sans avoir la possibilité de poursuivre leurs exploitations en propre, faute de moyens financiers adéquats.

Quant au développement de l’exploitation minière artisanale, le Gouvernement Ilunga entend veiller, conformément au Code minier, à l’effectivité de la mise en œuvre des Zones réservées à l’Exploitation Artisanale, ZEA en sigle.

De même, une attention particulière sera accordée à l’accompagnement des artisanaux par le Service d’Assistance et d’Encadrement de l’Exploitation Minière Artisanale et à Petite Échelle, SAEMAPE.

Cellule de communication ITIE-RDC